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Le blog de José Espinosa
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14 décembre 2006

Conseil de Paris Séance des 11, 12 et 13 décembre

Conseil de Paris

Séance des 11, 12 et 13 décembre 2006

Budget spécial de la Préfecture de Police pour 2007

Intervention de José ESPINOSA

Monsieur le Maire,

Monsieur le Préfet,

Chers collègues.

La population parisienne exige que les pouvoirs publics garantissent la sécurité des biens et des personnes.

Face à des questions d’une telle importance, il est irresponsable de verser dans l’affichage politique au lieu de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité.

Pourtant, force est de constater que le Gouvernement actuel et la droite ne résistent pas à la tentation de verser dans un affichage purement répressif, au bénéfice de manœuvres électoralistes.

Pour ne citer qu’un exemple d’actualité, que dire de la manière dont sont traitées les questions liées à l’immigration et notamment à la situation des sans-papiers ?

Nous avons été de nombreux élus à Paris mais aussi dans toute la France à nous battre au moment de la rentrée scolaire auprès de nombreuses familles, d’associations pour éviter l’expulsion d’enfants scolarisés.

Nous avons été nombreux à être choqués de l’attitude du ministre de l’Intérieur qui avait fait de fausses promesses durant l’été, poussant l’arrogance jusqu’à ces derniers jours à féliciter les employés participant aux reconduites à la frontière et blâmant ceux qui n’adhéraient pas à cette façon de faire.

Nous condamnons fermement les propos de la direction générale de la Police et de la direction d’Air France qui encouragent les pilotes à jouer un rôle actif dans les expulsions des sans papiers, dévoyant ainsi leur mission de service public.

Le gouvernement se félicitait il y a encore quelques jours des bons chiffres concernant la baisse de l’immigration légale, mais cela obère volontairement l’explosion des situations de clandestinité, de grande précarité vécues par des milliers de foyers parisiens.

Qui n’a pas vécu encore ces derniers temps des situations intolérables comme le contrôle d’identité de parents juste à la sortie de l’école, devant les enfants ? Tout cela est inacceptable et croyez bien que nous continuerons de nous battre et de la faire savoir.

A ce propos, je dénonce l’attitude des forces de police à Lyon qui ont molesté et gardé à vue un élu régional communiste qui protestait contre l’expulsion d’une famille Kosovar.

D’évidence, l’insécurité dans nombre d’endroits est aussi le fait d’une crise économique et sociale. Elle est aussi la conséquence de politiques injustes conduites par le Gouvernement actuel, politiques qui diminuent les budgets à caractère éducatif ou social, qu’il s’agisse de l’éducation, de la prévention, de la protection sociale, des services publics ou de la politique de la Ville, de l’emploi, pour ne citer que quelques exemples.

Monsieur le Maire, Monsieur le Préfet, répondre à ces problématiques nécessite la mise en œuvre d’une politique de justice sociale pour s’attaquer à toutes les inégalités.

Je veux rappeler notre opposition à la généralisation de la vidéo surveillance ainsi qu’à la mise en place d’une police municipale. Des policiers intégrés à la population, c’est plus efficace et plus humain.

Dans ce contexte, la Mairie de Paris tient beaucoup d’engagements en poursuivant son effort budgétaire auprès de la Préfecture de police et en affirmant notre volonté de travailler en étroit partenariat.

Pour faire également un rappel utile, les efforts de la Ville ne s’arrêtent pas là.

Oui, la Collectivité parisienne apporte des soutiens financiers significatifs en faveur, par exemple, de la politique de la ville et des associations de prévention, en faveur des jeunes et des plus démunis.

Et ces soutiens sont sans commune mesure eu égard au désengagement de l’Etat dans ces domaines. Je m’arrêterais là.

Monsieur le Préfet, dans le projet de budget qui nous est soumis pour 2007, la participation de la Ville à la section de fonctionnement reste à peu près au même niveau que dans les deux budgets précédents. Cette participation qui représente presque 45 % de la section de fonctionnement est significative et marque l’importance qu’attache la Ville de Paris à notre collaboration étroite.

En ce qui concerne la section d’investissement, les efforts restent sensibles. En effet, les autorisations de programmes nouvelles enregistrent globalement une hausse de près de 30 %. Par ailleurs, les crédits de paiement connaissent cette année une hausse de près de 20% et pour une fois, contrairement aux années précédentes, j’y vois un signe positif concernant les réalisations de travaux attendus et parfois prévus depuis de nombreuses années.

Quelques remarques et questions sur ce budget.

Concernant la sécurité aux abords des écoles. Cette question est préoccupante pour les parents d’élèves, les enseignants vivant ou travaillant à Paris mais d’abord pour les enfants de la Capitale. Elle est donc préoccupante pour les élus que nous sommes.

Nous avons demandé plusieurs fois un bilan des mesures qui ont été prises et des actions qui ont pu être conduites ainsi que l’évaluation que vous avez pu en faire.

J’aimerais savoir où nous en sommes.

De nombreux points écoles ne sont toujours pas assurés à Paris, y compris parmi les plus dangereux qui relèvent normalement de la compétence de la Préfecture. Ce problème se pose d’autant plus au moment des sorties d’école et je souhaite Monsieur le préfet, Monsieur le Maire, avoir vos éléments sur cette situation.

Monsieur le Maire, suite à la disparition des emplois-jeunes vous aviez décidé de mettre en place un nouveau dispositif s’appuyant sur des vacataires. Nous n’étions pas d’accord avec ce dispositif.

Malgré notre opposition ces mesures nouvelles ont été mises en place. Qu’en est-il aujourd’hui ?

En ce qui concerne la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), ce projet de budget prend en compte l’extension en année pleine de la cinquième tranche du plan pluriannuel de modernisation de la brigade, la sixième tranche de ce plan ainsi que la mise en œuvre du dispositif NRBC dans la deuxième tranche de sa seconde phase.

Concernant le plan de modernisation, des travaux de construction des casernements continuent de connaître des retards préjudiciables. Je vous alertais déjà les années précédentes sur ce point et j’aimerais savoir où nous en sommes pour l’exécution 2006.

En ce qui concerne la prévention des incendies, notamment dans les habitations les plus dégradées et les hôtels meublés, des mesures concrètes ont été prises l’an dernier en offrant des moyens supplémentaires.

Nous vous avions demandé un bilan des actions conduites, a-t-il été établi ? Quelle en est sa traduction dans ce nouveau budget ?

Ensuite, en ce qui concerne la lutte contre les infractions aux règles de stationnement et de circulation, j’aimerais connaître l’ampleur des progrès que vous nous aviez promis.

Les résultats que nous obtenons demeurent insuffisants.

Et cette situation nous cause des problèmes en freinant les possibilités de mise en oeuvre d’une politique des déplacements ambitieuse.

S’agissant des stationnements illicites et des infractions au Code de la route, nous attendons de vous des résultats.

Pour cette raison, nous souhaitons vous entendre sur les mesures que vous prendrez en 2007 pour répondre à cette ambition que nous partageons, j’en suis convaincu.

Voilà les remarques que je souhaitais apporter au débat et auxquelles je me limiterai en raison du temps qui m’est imparti.

Je conclurai en saluant le professionnalisme, le courage et le dévouement de tous les fonctionnaires qui participent à ce travail difficile, notamment des Sapeurs Pompiers de Paris qui interviennent tous les jours, dans le quotidien parfois le plus intime des Parisiens et qui jouent un véritable rôle de médiateur social auprès des populations les plus démunies.

Il ne faut pas oublier les hommes et les femmes de terrain qui sont amenés à intervenir dans des conditions parfois extrêmement difficiles. Je veux saluer leur travail dont l’essentiel consiste à panser les blessures d’une société qui va mal.

Pour terminer enfin, je réitèrerai deux vœux malheureusement récurrents, l’un à vous, Monsieur le Maire, et l’autre à vous, Monsieur le Préfet.

Monsieur le Maire, nous attendons la mise en place d’un Observatoire de la tranquillité publique, structure d’évaluation des dispositifs mis en place en partenariat avec la Préfecture de police et les différents acteurs de la prévention et de la répression qui interviennent dans la Capitale. Où en sommes nous ? !

Enfin, Monsieur le Préfet, nous n’y croyons plus mais nous sommes persévérants ! Concernant la convocation du désormais célèbre mais invisible Conseil parisien de prévention de la délinquance, votre engagement de l’an dernier est malheureusement encore une fois resté lettre morte.

Que faut-il en penser maintenant ? Quelle sera votre promesse pour 2007 ?

Aurons nous la chance de le voir réuni au moins une fois sous cette mandature ?

Monsieur le Maire, nous voterons ce budget parce qu’il est utile socialement, et parce qu’il répond à des attentes fortes des Parisiennes et des Parisiens, mais je vous remercie des réponses que vous m’apporterez.

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