quatrième obstacle: L'abstention, piège à ....?
Je récuse cette idée. On ne naît pas abstentionniste, on le devient. Nuance. Jeunes pour la plupart, , les abstentionnistes s'expriment fortement durant la dernière décennie. Scrutin après scrutin, leur taux grimpe pour atteindre 40%. Problème! Quand des millions d'électeurs potentiels font grève du bulletin, nous devons en comprendre les motivations. Prise de position politique, l'abstention, d'après les études sérieuses, représente non pas un désintérêt pour la chose publique mais une façon de dire que les partis ou leurs représentants ne répondent pas à leurs aspirations. Souvent, ce sont des déçus de la gauche qui n'a pas tenu ses promesses. Par wagons entiers, d'anciens électeurs communistes ou socialistes, dans les quartiers populaires, restent sur le bord du chemin en attendant une nouvelle espérance. Ce qui ne veut pas dire indifférence et inaction. Les mêmes s'impliquent dans le mouvement associatif, dans les mouvements sociaux. Des collectifs se multiplient à propos de tout, des groupes de défense se constituent et agissent efficacement. C'est l'esprit rebelle de la France qui se manifeste. Et les animateurs se comptent par centaines de milliers. Alors pourquoi ce refus d'engagement avec les partis sensibles aux aspirations portées par ces mouvements?
La déception n'explique pas la totalité du phénomène. Peut-être le Front de gauche doit-il réfléchir à son fonctionnement, à ses méthodes, au type d'organisation. Le gros problème demeure la participation concrète, active, l'implication nécessaire. La vie démocratique, c'est décisif. Pas facile à réaliser. Pourtant la demande est puissante. Il ne suffit pas d'ouvrir en grand portes et fenêtres, il faut changer de comportement individuel et collectif. Le plus dur, lutter contre soi-même et se débarrasser des scories que nous charrions chacun avec notre histoire et nos pratiques. Peut-être doit-on commencer par réfléchir à la structure plus ouverte et plus participative du Front de gauche permettant à de nombreux militants non encartés dans des partis de prendre une place plus active dans le rassemblement, leur forgeant ainsi une expérience irremplaçable. Comme à nous-mêmes évidemment. Ça vaut dans les deux sens!
Peut-on combattre l'abstention d'ici le 22 avril? Je le pense bien que le taux restera élevé. Le travail de notre candidat commence à porter ses fruits dans les milieux ouvriers et salariés qui représentent la fraction la plus abstentionniste. Nos propositions raisonnent aux oreilles de certains qui s'étaient repliés. Dans nos familles, l'écho favorable des prestations télévisuelles de Mélenchon modifie la perception de cette bataille. Nombreux sont d'anciens militants qui rejoignent nos activités et s'engagent dans les diffusions de matériel. Pareillement, sur les marchés, combien sont-ils à nous sourire, nous acquiescer, nous encourager? Ça bouge dans la bonne direction. Notre force réside dans le retour de centaines de milliers d'électeurs au vote Front de gauche.