La pétaudière, c'est déjà maintenant?
Quelques heures après le conseil des ministres, ce jour de l'Ascension marque les premiers accrocs de la majorité présidentielle. Ségolène Royal tacle Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale, pour avoir annoncé la fin de l'école des 4 jours avant le Premier ministre. Chez les écologistes, les coups tordus ne manquent pas: critiques à l'encontre de Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, selon le journal "Libération" qui décrit l'étonnement de Cohn-Bendit et cite les propos acerbes d'un dirigeant d'Europe Écologie Les Verts. La nef commence à tanguer. Ambiance!
Jean Marc Ayrault va devoir mettre de l'ordre dans l'équipage. Le plus dur reste à venir avec les choix politiques que devront réaliser Arnaud Montebourg à l'industrialisation du pays, Pierre Moscovici à l'économie et aux finances, Manuel Vals au ministère de l'intérieur, Cécile Duflot à l'égalité des territoires et au logement, Michel Sapin à l'emploi, au travail, au dialogue social et Marisol Touraine aux affaires sociales et à la santé. Comment vont-ils concilier croissance et réduction des déficits? Bien que le vocabulaire français soit riche, le nouveau gouvernement va devoir plancher pour trouver un nouveau "volapük". Faisons lui confiance pour inventer les mots adaptés.
Mais les paroles ne suffisent pas. Les Français attendent des actes clairs. Arrêt des délocalisations, hausse du pouvoir d'achat, baisse du chômage, relance de la production, des logements bons marchés, des transports moins chers, une fiscalité plus équitable, un plus grand partage des richesses. Ce gouvernement peut-il et a-t-il la volonté d'engager ces réformes? Faudra abandonner le bla-bla et passer au concret. Les mesures espérées seront jugées. Il y va de la crédibilité de la gauche!