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Le blog de José Espinosa
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28 mai 2014

Raison garder!

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai pris un coup sur le carafon aux résultats des Européennes dans notre pays. Je pensais que la massive abstention prévisible donnerait mathématiquement un score élevé au FN mais que la débandade socialiste et le reflux d'Europe Ecologie Les Verts empêtrés dans la politique du gouvernement entraînerait les électeurs de gauche déçus à renforcer le Front de gauche. Ce n'est pas ce qui s'est produit. Pourquoi? Nous devrons en rechercher les causes ensemble si nous souhaitons remettre le mouvement progressiste en capacité d'offrir une alternative crédible.

Près de 58% d'abstentions, le peuple français confirme son rejet de cette Europe anti-démocratique, dominée par les multinationales, axée sur la concurrence entre les peuples, omnibulée par les parts de marché au grand mépris des droits humains. Ajoutons-y la poursuite de la fessée adressée au gouvernement et la part de celles et ceux qui quoi qu'il se passe refusent d'aller voter. Cela se percevait sur les marchés, au porte à porte et dans les discussions familiales donc pas de surprise.

Le FN en tête des partis, vu la publicité de la plupart des médias, l'extrême-droitisation des électeurs de l'UMP depuis que Sarkozy a rompu la digue républicaine, les efforts efficaces de dédiabolisation de Marine Lepen et les résultats des municipales, c'était une évidence insupportable. De là à penser que la France embrasse le FN il y a une marche que je ne franchirai pas. Je persiste à expliquer le vote FN par la colère, le rejet de la politique gouvernementale et des affaires nauséabondes, la mal vie des citoyens dans un monde pourri. Dans ce cadre, les idées racistes, sectaires trouvent un terreau facile conjointement à la peur de l'immigré. Pour les déraciner, les seules manifs anti-FN aussi utiles soient-elles ne peuvent y parvenir. Les valeurs de fraternité, de solidarité et d'égalité doivent s'adosser à une politique sociale axée sur le partage des richesses produites, la baisse des loyers et charges locatives, le blocage des prix alimentaires, le redressement plus que sensible du SMIC et des autres salaires, une politique économique débarrassée de la tutelle de la banque européenne et excluant les délocalisations qui aggravent le chômage. Bref une politique de gauche qui frappe la finance et soulage les travailleurs manuels et intellectuels.

Que les deux grands partis pro-européens austéritaires, socialiste et UMP, se retrouvent au tapis n'est pas une surprise quand on sait combien le peuple est hostile à cette Europe ultra-libérale. Après la dérouillée aux municipales, le PS subit une déroute historique. Les craquements internes ne peuvent que s'accélérer. Assistera-t-on à l'explosion salvatrice ou au sauvetage in extremis coutumier? La soi-disante gauche du PS quittera -t-elle le navire en perdition pour participer à la création de "la gauche populaire" que j'appelle de mes voeux? Un rassemblement progressiste rompant avec toute mesure d'austérité, refusant les oukases de Bruxelles, de Merkel et du FMI américain.

Le parti écologiste perd la moitié environ de ses suffrages de 2009 et autant d'élus. Quels enseignements vont-ils tirer? Le débat engagé depuis la décision de quitter le gouvernement Valls va rebondir et se durcir. J'espère que les partisans d'un regroupement avec le Front de gauche gagneront en influence au sein d'EELV. "La règle verte" , la planification écologique proposée par le Front de gauche, la proportionnelle, la 6e république devraient résonner dans les têtes des militants verts.

J'en viens aux résultats du Front de gauche seul parti à gagner 150 000 voix sur 2009 et maintenir ses pourcentages. Nous perdons un élu. Personne de notre mouvance ne peut se réjouir. Notre mouvement marque le pas. La dynamique créée en 2012 connaît bien des déboires. Notre ambition de reconstruire une nouvelle gauche anti-libérale concurrente du PS et lui damant le pion piétine. J'espérais un meilleur score ( autour de 9/10%) . Nous en sommes loin. Pourtant le mécontentement n'a jamais connu une telle ampleur. Toutes les catégories sociales, à part les financiers, les banquiers, les actionnaires, les grands commis de l'Etat, les vedettes médiatiques, voient leur situation se détériorer rapidement. Pauvreté, exploitation, discriminations marquent notre société. Ceux qui soufrent le plus désertent le combat politique et notre offre politique ne les convainc pas. Donc problème! Plutôt que de se jeter des anathèmes à la figure, je crois préférable de prendre le temps de réfléchir, de débattre et d'engager les actions conformes à nos idées. Une longue séquence s'achève. Essayons ensemble de bien l'analyser pour embrayer la nouvelle en meilleure position.

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