Ne pas se tromper de logiciel!

A situation inédite, réponse nouvelle! Le Front de gauche a perdu sa capacité attractive en ne mobilisant pas l'électorat qui a voté Mélenchon en 2012. Interrogeons-nous en toute sérénité.

Le parti socialiste par la voix de son secrétaire reproche la division de la gauche et appelle dés février à "-l'alliance-populaire" passant ainsi sous silence la responsabilité écrasante de la politique suivie par le gouvernement socialiste. Rasssemblement des mouvances communiste, écologiste, centriste dont le parti socialiste formerait l'épicentre. Nous serions au bord du précipice. Manuel Vals verrait d'un bon oeil un travail commun entre socialistes et une partie de la droite qu'Hollande suscite fortement depuis sa rencontre avec Xavier Bertrand, président de la region Nord, Pas de Calais, Picardie. Chacun y va de sa partition pour masquer l'orientation ultra-réactionnaire prise par le pouvoir en matière économique et sociale accompagnée de mesures anti démocratiques introduites dans la constitution renforçant le pouvoir exécutif au détriment du législatif et du judiciaire. 

Le désatre électoral du front de gauche exige une mise à plat pour rebondir. Les grilles d'analyse sont faussées.

Comparer la période à celle du front populaire ne tient pas: se rassembler contre le fascisme ne peut être la clé des mobilisations. Le danger fasciste est absent même si le FN, nous le regrettons, accumule un électorat fluctuant dans les régions. Je parlerai plus précisemment d'un électorat composite qui rassemble une minorité fascisante, une majorité de mécontents, de râleurs souvent issus de la droite, d'éléments racistes. Un ensemble hétérogène qui traduit une exaspération devant le marasme de notre société. Cet électorat loin de faire bloc fluctue en fonction des situations d'où la porosité avec l'électorat de droite traditionnel auquel il se rattache. Le vote FN est un avertissement donné aux partis de droite par leurs électeurs déçus.

Comparer avec la Résistance? Le rassemblement autour du Conseil National de la Résistance ( CNR) était d'une autre nature. Il s'agissait d'unir toutes les forces qui refusaient l'occupation militaire et politique d'un pays étranger. A la Libération, la question urgente était la reconstruction d'un pays exangue. Rien à voir avec aujourd'hui.

Après deux decennies de division de la gauche (1950/1970) pour cause des guerres coloniales, face au pouvoir gaulliste, les communistes s'engagent sur une stratégie "d'union de la gauche autour d'un programme commun", stratégie qui culmine avec la victoire de Mitterand en 1981. Depuis cette stratégie a connu des déboires: échec du programme commun, échecs électoraux, éclatement de l'électorat, illusions suivies de déceptions parmi les classes sociales défavorisées, montée vertigineuse de l'abstention. Tout celà lié aux expériences (1983/2015)  de gouvernements socialistes seuls, aux gouvernements d'union de la gauche rassemblée, aux gouvernements de cohabitation droite/PS. N'est-il pas temps d'en tirer les enseignements? En s'écoutant si possible.

Seule certitude: le logiciel est complètement obsolète. Il faut en changer. Offrir une offre politique radicalement neuve pour ouvrir une issue progressiste à la France!

J'y reviendrai dans le prochain billet.