La force du nombre!

Bis répétita! Plus nombreux que le 9 mars, plus d'union dans l'action, plus déterminés à combattre le projet de loi travail El Khomri, les travailleurs du privé et du public aux côtés des étudiants et lycéens ont à nouveau foulé le pavé dans de nombreuses villes. Par centaines de milliers, quelquefois en grève, ils ont réaffirmé leur volonté de voir le retrait du texte gouvernemental. Hollande et Valls devront en tenir compte s'ils ne souhaitent pas se ridiculiser. Après leur impressionnant fiasco sur le projet constitutionnel concernant l'Etat d'urgence et leur échec sur la déchéance de la nationalité, il apparaît aux yeux des citoyens que d'autres reculs sont possibles. C'est peut-être cela qui a contribué aussi à la mobilisation surprenante par temps de pluie. Vont-ils rester droit dans leurs bottes? D'autres s'y sont cassé les dents. Déjà deux nouveaux rendez-vous sont pris, les 5 et 9 avril.

Comme je l'indiquais dans un précédent billet, la problématique politique se pose avec plus de force après cette journée d'actions. Le mouvement social gagne en ampleur mais quid du débouché politique? Je me réjouis du débat que provoque la pétition initiée par Francis Parny et d'autres dirigeants communistes concernant la position du PCF sur les présidentielles, bien qu'inquiet sur la décision finale de leur congrès. Resteront-ils arc boutés sur des primaires sans issues comme semble l'exprimer l'adresse de P.Laurent aux adhérents? La position d'Olivier Dartigolles dans le journal pyrénéen affiche une forte propension à rechuter dans l'impasse que représente l'union de la gauche sauce libéral-sociale. Comment déjouer le piège tendu par les forces conservatrices réactionnaires permettant le maintien de la même politique en l'aggravant? Le dirigeant du Medef ne mégote pas. Pour lui, Hollande doit être reconduit dans ses fonctions de Président car il permet de faire passer les lois les plus rétrogrades tout en freinant l'intervention populaire. Mieux que la droite contre le FN un deuxième tour Hollande/Le Pen lui plairait bien car les forces progressistes seraient fragilisées. Faut éviter les deux options!

La proposition de candidature de Mélenchon demeure le meilleur moyen de parer aux deux maux. Passer devant les candidats de droite et du PS, viser la place de premier pour en finir avec la Ve République,  c'est possible compte tenu du mécontentement général, du désarroi ambiant, du rejet des partis. A condition que toutes les forces qui portent cet objectif se rassemblent et partent à la conquête des abstentionnistes qui espèrent un changement de politique. Est-ce utopique? Peut-être mais les autres chemins nous ramènent en arrière et au final à l'échec pour tous. Çà vaut le coup d'essayer la voie des insoumis!