17 novembre: La colère gronde!
Çà discute dans les chaumières. Y vais, y vais pas? Récup ou pas? Le routier lanceur de la pétition en est premier étonné. Dépassé par l'ampleur. Le mouvement contre l'augmentation des carburants s'annonce sans précédent. Des millions de gens sont concernés. Toutes les catégories sociales sont touchées. Chacun comprend que le gouvernement fait d'une pierre deux coups: enrichir les actionnaires de Total et prendre le pognon pour équilibrer le budget. Excellent tour de passe-passe quand la vigilance est absente. Manants, à vos porte-monnaie. Le coup est raté! La journée blocage enraye la machine.
Le pouvoir d'achat promis par Macron tarde alors que les actionnaires voient leurs dividendes s'envoler. L'injustice est flagrante: les prix de l'essence vont frapper inégalement. Cet impôt déguisé est supporté par tout le monde mais les plus démunis sont davantage pénalisés car le prix au litre est le même pour tous. Et ce prix s'ajoute aux hausses des dépenses alimentaires, de la CSG, des loyers, du gaz et aux réductions des APL, des prestations sociales.
Ce mouvement porte en lui trois questions.
La question sociale, question centrale s'il en est, avec le pouvoir d'achat dans un pays qui vient de récolter la médaille du plus grand nombre de milliardaires. Salaires en berne, suppression du salaire indirect (cotisations pour la retraite, la sécu et le chômage), des mesures qui appauvrissent la population. Le Président des riches s'oppose à l'augmentation des salaires et des minimas sociaux, enfonçant ainsi le pays dans la crise.
La question écologique liée aux problèmes de déplacement, aux choix industriels. Le gouvernement affirme gonfler les prix du carburant pour réduire les énergies carbonnées et les particules fines en limitant l'utilisation des automobiles. Piètre argument. La démission de Nicolas Hulot nous le rappelle: la politique de Macron est incompatible avec la transition écologique. Depuis la Cop 21, aucune mesure n'a vu le jour. Reporter le fret routier sur le rail? rien. Taxer le kérosène dans l'aviation? pas question. Développer les transports en commun, ouvrir des lignes sncf? niet.
La question politique reprend ses droits. Quand 78% des gens soutiennent le mouvement de blocage, les partis se doivent de réagir. Les syndicats également. A ce jour, beaucoup demeurent observateurs, souvent hostiles. La colère montante va les faire changer d'avis. La position bienveillante de la France insoumise, l'engagement de ses militants transforme le moment. La récupération politicienne n'aura pas lieu. Le débat de fond oui. Des millions de gens vont se confronter à la dureté, à l'autoritarisme , à la cécité du pouvoir. Des dizaines de milliers d'électeurs macroniens du premier tour de la présidentielle vont l'expérimenter. La situation politique va se modifier à nouveau. Être présents aux côtés des acteurs facilite notre expression. Les gens discutent plus facilement quand on est ensemble dans la lutte. Cette démarche me semble conquérante et adaptée. Le 17 j'en suis.