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Le blog de José Espinosa
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23 mai 2008

Bon anniversaire!

40 années après les évènements de 68, tout le monde en parle et ce n’est pas Sarkozy, tout Président qu’il soit, qui empêchera ce débat.

Mai 68 restera dans la mémoire collective le plus grand mouvement de lutte depuis la Libération. Luttes à l’université, luttes lycéennes, luttes ouvrières conjuguées.

Bien sûr, la presse et les médias en général dissertent sur les affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, réduisant ainsi le mouvement en le caricaturant. Les problèmes réels de l’université et du savoir (quel type d’enseignement, qui a droit à l’enseignement supérieur, quel rôle social pour l’école et l’université, comment mieux former le travailleur –citoyen, quelle est l’utilité du savoir ?) sont atténués voire complètement absents et pour cause. Les problèmes se posent aujourd’hui avec plus de force qu’en 68 et les gouvernants tentent de les étouffer.

Les mêmes médias jouent un registre plus large en insistant sur la révolution des mentalités : liberté sexuelle, irruption du féminisme, approche écologique, nouvelles relations parents/enfants, l’envie culturelle, le rejet de la surconsommation, l’émancipation familiale, la valorisation de l’individu, la contestation de la hiérarchie. Non pas pour étendre ces mouvements d’émancipation mais pour les stopper en faisant croire que tout est réglé. Or nous assistons à la régression : remise en cause de l’IVG, retour de la femme au foyer, écrasement des individus dans les lieux de travail, poids de la hiérarchie, culture inaccessible pour beaucoup, dégradation des relations familiales.

La presque totalité de la presse et des émissions radiotélévisées sont muettes sur le point le plus important qui caractérise ces évènements à savoir le rôle et l’action des salariés et des ouvriers. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, 10 millions de travailleurs cessent ensemble le travail et votent, entreprise par entreprise, la grève avec occupation des locaux pour éviter les provocations et entretenir l’outil de travail.

Le pays s’arrête, les gens se parlent souvent pour la première fois. Pas un bus, pas un train, pas de camions, pas de voitures, le silence !

L’école est occupée par les enseignants mais aussi par des parents. Les lycées et les facultés le sont par les professeurs et les élèves. Les usines deviennent des ruches où l’on débat de tout, où la culture entre en force (théâtre, cinéma, chanson, concert) ;

Un large sentiment d’appropriation des entreprises se développe et des projets collectifs mûrissent dans les têtes, prélude aux idées de « travailler autrement » et « d’autogestion ». La grève donne un souffle « révolutionnaire » au mouvement.

Mais le plus important ce sont les retombées sociales arrachées par la grève générale : augmentation conséquente des salaires, revalorisation forte du SMIG, amélioration des conditions de travail, réduction du temps travaillé, extension des jours de congés payés, déroulement de carrière prenant en compte le temps passé et les qualifications, formation continue, droit de réunion, droit d’expression syndicale, reconnaissance du délégué syndical.

Autant d’éléments qui vont transformer la vie de millions de femmes et d’hommes.

Le patronat est obligé de puiser sur ses profits pour payer le dû aux salariés. La propagande effrénée pour faire croire à la population qu’augmenter les salaires serait préjudiciable au pays n’a pas résisté au choc social. Les salaires explosent (plus 17% à plus 30% selon les secteurs), l’économie et l’emploi repartent, les gens vivent mieux. La preuve est faite que la répartition des profits sur l’ensemble de la société est profitable pour tous et pour la bonne santé du pays.

Ce mouvement porte en germe le futur : libération sociale, émancipation, recherche de l’égalité, développement de la fraternité et de la solidarité. Les droits des femmes, la place des jeunes, des immigrés, les rapports sociaux, le rôle de la culture et sa finalité, le travail et sa dimension sociale, l’école, l’université, le savoir autant de questions qui attendent des réponses progressistes pour les générations futures.

Mai 68, une expérience qu’il ne s’agit pas de plaquer aujourd’hui mais qui est chargée d’enseignements utiles pour le mouvement progressiste : le rassemblement dans la lutte est la condition des succès, on peut gagner des revendications sans attendre un éventuel changement de gouvernement, l’action permet l’avancée des idées transformatrices.

 

 

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