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le grand chambardement!
Premières analyses à froid du scrutin: ampleur de l'abstention, mobilisation de la droite, recul du parti socialiste, poussée écolo-centriste, bon maintien de la gauche plus radicale et anti libérale, le front de gauche devançant le parti de Besancenot.
La bataille des pourcentages cache les résultats et les médias martèlent leur crédo: Sarkozy a gagné, Cohn-Bendit devient l'opposant incontournable, la gauche c'est fini et le reste on n'en parle plus. il ne reste plus qu'à tirer l'échelle et à poursuivre la seule politique qui vaille, celle du Président adoré! Nos spécialistes de la désinformation sont satisfaits de leur travail.
Mais la réalité est bien différente! Si nous examinons les chiffres et surtout les mouvements en voix qui correspondent à des actes individuels et à des prises de position, nous assistons à des déplacements de voix considérables, un espèce de zapping qui s'accélère avec chaque élection. Aucun parti ne peut affirmer détenir un électorat fidèle. c'est le signe d'un profond désarroi qui touche toutes les classes de la société, particulièrement les couches populaires, les salariés et la jeunesse.
Prenons l'abstention: depuis la première élection européenne où elle avoisinait les 30%, elle s'amplifie pour atteindre les 60% aujourd'hui. L'Europe, la politique européenne conduite à ce jour mécontente les peuples de chaque pays. Il s'agit bien d'un rejet incommensurable de cette Europe libérale qui nous conduit dans le mur. C'est vrai dans les 27 pays qui se rendent compte que loin de les protéger, cette Europe les enfonce dans la crise. Le projet sarkozien européen ( contenu dans le traité de lisbonne ) ne mobilise pas et ne peut pas mobiliser. C'est un projet dont la nocivité ne tardera pas à être démontrée.
La droite rassemble 29% des 40% d'exprimés mais elle perd 7 millions de voix sur le score du premier tour de la présidentielle. Enorme! Le parti au pouvoir est devenu minoritaire dans le pays en deux ans seulement!
Le parti socialiste se retrouve sanctionné par l'électorat de gauche . En deux ans, le PS perd 9 millions de voix qui se partagent entre abstention, vote écologique et une faible partie sur le front de gauche. La crise du PS continue et s'aggrave. Les dissensions vont aller crescendo entre les tenants du libéralisme centriste et les partisans de l'union à gauche.
Europe écologie progresse en voix sur le premier tour de la présidentielle mais cet électorat est composite, écologiste pour une part importante mais pas uniquement. on retrouve des électeurs socialistes et des électeurs de droite désenchantés, déçus du comportement de leurs partis. Vote refuge pour les uns, vote sanction pour d'autres, il s'agit d'un vote de confusion qui montrera sa volatilité dans les prochaines élections. Globalement, le vote Europe écologie est un vote d'opposition à la politique de Sarkozy mais une opposition fourvoyée car il n'existe pas de politique commune entre le libéral Cohn-Bendit, Bové l'altermondialiste, Hulot sensible à la droite et Eva Joly dont l'inspiration à gauche est assez récente puisqu'elle a hésité entre Modem et écologie.
Le Modem perd 5 millions de voix. Le score de Bayrou et de son Modem a été plombé par la poussée écologiste mais sa stratégie de rassemblement allant du PS à la "droite républicaine" n'est pas morte pour autant. Comme l'a déclaré Cohn-Bendit à de nombreuses reprises dimanche soir et depuis, Modem et europe écologie travaillent sur le même terreau et préparent l'alternance à Sarkozy pour 2012.
Le nouveau parti de besancenot, le NPA ne réalise pas son objectif de devancer le front de gauche. Pire, il perd des centaines de milliers de voix sur le score de la LCR aux présidentielles. Sa stratégie de refus de l'union lui a coûté cher.
Le Front de Gauche progresse en voix et en pourcentage sur le score communiste aux européennes de 2004 et à la présidentielle. Ce bon résultat est un signal en direction des électeurs de gauche désorientés. C'est le début du rassemblement populaire pour une politique radicalement nouvelle, réellement ancrée dans l'écologie qui allie progrès technique, progrès social et respect environnemental. Une politique réellement de gauche axée sur la satisfaction des besoins du plus grand nombre et non sur le profit de quelques-uns.
Nous avons du travail en perspective mais nous venons de faire une expérience riche de développements ultérieurs. Le mécontentement grandit, le ras le bol de Sarkozy aussi mais la perspective de changer n'existe encore pas. D'où la course de vitesse entre les forces politiques pour proposer une alternative au pays.
Dans cette compétition, le Front de gauche représente la stratégie de prise du pouvoir pour celles et ceux qui souhaitent de vrais changements sociaux.
A nous de faire fructifier nos efforts. Le Parti de gauche a un rôle dynamique irremplaçable à jouer. Saurons-nous nous en saisir?
Le parti de gauche doit proposer de poursuivre le front de gauche à toutes les élections car c'est le seul moyen de parvenir à devancer la gauche social libérale et offrir une perspective de transformation. Un front de gauche ouvert à toutes les forces populaires qui le souhaitent. Des à présent, partout, dans les quartiers, dans les entreprises, engageons des débats publics sur les contenus du front, sur les alliances, sur les actions à mener. Le projet de société, les moyens de le faire vivre doivent être discutés publiquement. Adressons-nous aux millions de personnes qui ont refusé de voter et aux millions de personnes qui ont voté écologiste, socialiste ou autre. Développons une grande politique d'union qui représente notre marque de fabrique, nous, au parti de gauche!
C'est de ces milliers de débats que jailliront la perspective et l'alternative démocratique!
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