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Le blog de José Espinosa
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25 janvier 2012

Deuxième obstacle: la peur!

Le philosophe barbu affirmait que l'histoire n'était qu'histoire de la lutte des classes. On peut ajouter que la peur est inscrite dans ce déroulé. Tantôt le peuple la surmonte et le changement est possible. Souvent elle triomphe et le peuple reste désemparé, anéanti, désorienté. Les pouvoirs monarchistes quelquefois républicains ont usé et abusé de ces craintes. Faire peur, une politique en soi. De gaulle a su très habilement en jouer en 1958 pour accéder aux destinées du pays. Lui ou le chaos. on sait ce qu'il advint. Mitterand a surfé sur le danger Lepen pendant une période. Plus récemment, Chirac a profité de la candidature Lepen à la présidentielle pour obtenir 80% de voix. Aujourd'hui, Marine remplace son père et devient l'objet de convoitises car qui aura Marine contre lui est assuré d'un franc succès. Le peuple n'aime pas la haine, le ressentiment à l'égard des autres. Le peuple réprouve la division, il souhaite massivement la convivialité, le rassemblement, l'union. J'ai tendance à penser le peuple oecuménique, quelquefois trop à mon goût. Mais c'est ainsi une caractéristique positive du peuple français.

Alors il faut briser cette spécificité: installer la peur devient une stratégie pour égarer les électeurs. Affirmer la montée de la fille de Neuilly doit être une évidence que les français doivent partager sans critique. On fabrique des sondages bidonnés en orientant les questions, souvent on trafique les résultats en présentant dans les questionnaires que le choix entre Sarkozy, Hollande, Bayrou et Marine Lepen. A écouter nos politologues, les ouvriers voteraient Lepen sans barguigner, les couches populaires confondraient Neuilly sur Seine et Neuilly Plaisance, bref on aurait à faire qu'à des ignares fascisants, individualistes forcenés, jaloux de leurs voisins. Que de bêtises racontées par des gens qui se proclament censés, objectifs et neutres. 

Assez de mensonges! Examinons les réalités: Quand le choix s'est posé clairement le 21 avril 2002, les électeurs ont renvoyé Lepen dans son paquebot. Depuis, à chaque élection,  présidentielle de 2007, municipales, européennes, cantonales soit 4 tests réels, le parti des Lepen recule en poucentage et surtout en voix ( voir résultats sur le net). Même dans son fief d'Hénin-Baumont où faut-il rappeller leur élection par défaut de candidat socialiste sérieux à cause d'affaires nauséabondes touchant le parti socialiste local. Dans le midi soi disant infecté par le FN, toutes les municipalités ayant eu un maire FN s'en sont débarrassées illico presto à l'exception de deux mais dans ces deux cas, les maires ont abandonné le FN pour se cacher derrière un nouveau masque.

Alors pourquoi un tel battage? Pour éviter un vrai débat sur les problèmes politiques qui pèsent sur notre vie. En évoquant le spectre Lepen, les journalistes rabattent les électeurs de gauche dans le camp Hollande et les électeurs de droite dans celui de Sarkozy. Exit le front de gauche, les centristes, les écologistes et autres sensibilités. La bourgeoisie veut créer les conditions du "bi-partisme américain à la française". Mais il y a un hic de taille. Le vote Lepen c'est souvent un vote de droite qui s'exaspère et qui s'extrêmise. Dans chaque scrutin, nous pouvons observer la porosité des deux électorats, UMP et FN. Au niveau gouvernemental, plusieurs ministres sont d'anciens partisans de l'extrême droite. Donc UMP et FN se partagent les voix. Si Marine grimpe, Nicolas descend et récproquement. Principe des vases communiquants. Voilà l'explication de la course entre eux sur les créneaux immigration, sécuritarisme, préférence nationale. Sarkozy réalise ce que Lepen souhaite faire. Les semaines qui viennent vont en faire la démonstration!

Un autre élément inquiète nos dirigeants: la chute inéluctable de Sarkozy. C'est si vrai que lui-même doute de son parcours et laisse entendre qu'il abandonnerait la politique pour faire de l'argent! Que croire? Probablement une chausse-trappe de plus organisée par ce Président machiavélique. Ce qui est vrai, c'est que les millions de gens qui manifestaient pour les retraites, les travailleurs licenciés, les enseignants révoltés, les salariés méprisés, les chômeurs et les précaires, les victimes de la politique anti-sociale du pouvoir ne voteront pas pour lui. J'ajoute des centaines de milliers de ses électeurs vont l'abandonner, déçus par ses promesses non tenues. Tout cela fait du monde, une majorité.

N'ayons pas peur! Le coup de bluff du 21 avril n'aura pas lieu. Nous pouvons choisir notre candidat sereinement. Tout indique que la gauche sera présente au deuxième tour. Engageons le vrai débat citoyen: quelle politique à gauche?  Le Front de gauche et Mélenchon présentent des propositions sérieuses. Rien n'est à prendre ou à laisser. Tout se discute. Clairement, sans fioritures, franchement. Elaborons le programme de gauche combatif, argumenté dont le pays a besoin pour combattre la crise financière, pour relancer l'économie, pour faire participer les gens, pour une autre république moderne.

La peur n'évite pas le danger! Pour conjurer ce danger, confiance dans la bataille politique que nous allons amplifier dans les jours qui arrivent!

 

prochain article:

troisième obstacle: lorgner au centre.

 

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Commentaires
A
Mon cher José,<br /> <br /> <br /> <br /> je suis en accord avec toi...<br /> <br /> <br /> <br /> Luttoons contre la résignation et la peur..
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